samedi 1 mars 2014

Agnès Debizet à la Galerie Quimcanpoix

"Lèvres de coquilles et paupières de méduses"

Du 4 au 22 mars 2014
Vernissage le 4 mars à partir de 18h en présence des artistes

Dans cet exposition les créations en fil d'Agnès Sébyleau répondent à celles en terre d'Agnès Debizet.

Informations pratiques :
Galerie Quincampoix
82 rue Quincampoix - Paris 3
Du mardi au samedi - de 13h30 à 20h

A propos des artistes >>>

Bios communiquées par la Galerie Quincampoix

Agnès Debizet

Nait à Marseille. Après des études littéraires à Paris, elle découvre la terre en 1980.
Le premier contact avec ce matériau est une révélation.
Ses différentes expressions artistiques, danse, dessin, écriture, broderie…se focalisent alors sur la
sculpture. Elle modèle, monte, engobe, grave, cuit, scelle la terre à grès.

Elle se forme dans un atelier céramique de la Ville de Paris dirigé par Albert Minot, fait sa
première exposition personnelle au Cloître des Billettes à Paris en 1989 suivie de nombreuses
autres en salons, biennales, galeries jusqu’en 1993.

Suite à la mort de sa soeur, elle suspend la sculpture pour se consacrer à l'écriture, troque la terre
modelée pour la terre jardinée, achève sa broderie (170x170cm) commencée vingt ans plus tôt et
cesse d’exposer pendant une dizaine d’années.

En 1998, elle réinstalle son atelier céramique dans l’Yonne et entreprend sur Paris, une nouvelle
activité plastique, les collages, compositions en relief sur bois à partir d'images de magazines
récupérées qui donneront naissance à ses sculptures pliantes, un travail urbain issu des poubelles
de la ville qu’elle met en parallèle à celui rural de la sculpture céramique.

En 2002 elle fait sa première installation in situ dans la forêt de Compiègne puis l’année suivante
au parc du château de Pierrefonds avec le collectif alentours.

Un nouveau champ d’investigation s’ouvre. Elle l’emprunte avec passion parce qu’elle y réactive
son goût du récit découvert dans l’écriture, créant ses oeuvres en fonction des lieux à investir,
évoquant leur histoire, développant un thème ou s’adaptant aux évènements qu’ils accueillent.

C’est dans cette optique qu’en 2009 apparaît pour la première fois, dans l’abbatiale romane de la
Sauve Majeure en Gironde, la sculpture monumentale et modulaire Evolution. Née créature
animale celle-ci n’en finit pas de se transformer et de grandir en traversant les règnes (minéral,
végétal, animal) et en s’adaptant aux lieux au fur et à mesure des étapes de son voyage.

Que ce soit par la broderie, par l’écriture ou par la sculpture, elle développe son oeuvre dans un
lent mouvement de spirale qu’elle est assez vieille pour percevoir et trop jeune pour mesurer.
De ces déroulements, une part émerge en public, d’autres attendent encore leur achèvement ou le
moment d’apparaître.
Plastiquement, son oeuvre va de l’objet fonctionnel à l’installation monumentale, du décor
graphique à la pièce conceptuelle, suivant une amplitude qu’elle revendique.

Agnès Sébyleau

Naissance en 61 à Valence. Des études de littérature et de cinéma puis la découverte de la PAO
l'amènent à devenir Directrice Artistique dans l’édition publicitaire à Paris où elle continue à
s'interroger sur les relations entre le fond, la forme, et l'émotion.

Aujourd’hui elle sculpte en crochetant une peau mi-organique/minérale entre deux vides.
Elle travaille la ficelle de lin en crochetant des pièces « élaborées en sourdine quelque part entre
l’intentionnel et l’inconscient, au terme d’une genèse spontanée, sans l’aide d’aucun croquis ».
Le tissu obtenu a quelque chose de minéral comme une peau tendue entre inerte et alerte.
La ficelle a la souplesse et la rigidité idéales pour faire naître un volume dans l’irrésolu, lui
permettant de jouer sur un fil entre l’équilibre des volumes et leur écrasement.

« J’en accueille les variations de calibre, les grimaces dues au souvenir de l’enroulement de ses
fils . Je ne me réfère pas à l’ouvrage de dames (duquel je ne discute pas la noblesse) mais à la
sculpture. Je crochète en ajoutant souvent la contrainte de réaliser mes pièces en 1 seul fil
ininterrompu, à la manière d’un texte écrit sans lever jamais le stylo (pas de coupe du fil, ni
d’ajout). La pièce obtenue est alors réversible : il suffit de tirer le fil pour retrouver une pelote de
ficelle (composée des multiples pelotes mises bout à bout pendant le travail) »


Elle a longtemps travaillé cette ficelle écrue en appréciant sa neutralité qui lui permettait de se
consacrer à l’exploration de formes qui se sont enrichies de pièce en pièce.
Puis elle a ajouté un peu de couleur avec de la ficelle pour boucherie (toujours du lin), de la
blanche, de la rouge. Elle commence aussi à gouacher partiellement certaines pièces .

« Passée par le monde de la PAO où règne le paramétrage, j’ai dû abdiquer une grande partie de
ma volonté de contrôle pour laisser parler la ficelle. Le pixel a fait place à la maille et je leur ai
trouvé une parenté. Cependant, l’enroulement préexistant de la ficelle et le léger décalage des
mailles rangée après rangée ne m’autoriseront jamais une prise de pouvoir sur la réalisation de
mes pièces. Je m’en trouve perpétuellement dérangée et c’est un enrichissement.

Je dois partager mon dessein, accepter les grimaces de la ficelle crochetée, les écrasements
provoqués par le poids de la réalisation (puisque je refuse apprêt et rembourrage), les à-peu-près.
J’ai découvert le frémissement ».

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